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Ils sont venus, ils sont tous là… Avoir plusieurs vies dans la vie, le sens de l’amitié et de la camaraderie, voilà de quoi assurer un hommage pluriel pour sa postérité.
À travers les différents intervenants qui livrent leurs « portraits croisés » de Christian Millau, ce sont toutes les nombreuses facettes d’un homme au destin exceptionnel qui s’illuminent.

Dans l’ouvrage collectif « Christian Millau, une vie au galop » dirigé par son ami François Jonquères, on trouve un témoignage familial (son fils Alexis Millau), ceux d’Académiciens (Frédéric Vitoux, Marc Lambron) de chefs étoilés (Guy Martin, Michel Guérard, Guy Savoy, Marc Veyrat), des amis du Prix des Hussards (Philippe Bilger, Jean des Cars, François Cérésa, Bruno de Cessole, Marina Cousté, Philibert Humm, Jérôme Leroy, Thomas Morales, Yves Thréard, Jean Tulard) mais aussi de la Société des Amis de Marcel Aymé, du Cercle Paul Morand, et de nombreuses autres plumes – quoi de plus naturel quand on arbore fièrement le casoar à son shako ! –. Excusez du peu ! Mais il fallait au moins ça pour relater quatre-vingt huit années d’une vie menée sabre à la main.

D’une jeunesse aux côtés de Roger Nimier, Antoine Blondin, Michel Déon ou Jacques Chardonne… En passant par différentes rédactions prestigieuses mais surtout par la fondation en duo avec son ami Henri du célèbre guide « Gault et Millau » – et donc aussi par la création toujours en duo du concept de Nouvelle cuisine – succès mondial à qui l’image de la gastronomie française doit tant encore de nos jours. Pour terminer bien trop tardivement avec une œuvre littéraire personnelle et remarquée, faite de nostalgie pas geignarde et d’un rejet ferme d’une bien-pensance qu’il sut décrier et déceler avant beaucoup d’autres. Son livre « Au galop des Hussards. Dans le tourbillon littéraire des années cinquante » obtint le Grand Prix de la biographie de l’Académie française en 1999. Suivront d’autres ouvrages comme « Paris m’a dit », « Le Passant de Vienne », « Journal impoli », « Journal d’un mauvais Français », entre autres…
Ce bel hommage que nous offrent aujourd’hui ses proches fourmille de joie de vivre, d’anecdotes fabuleuses, parfois incroyables dont raffolait leur ami.

Cet art de revivre sa vie au galop ne compte pas les années (…) Millau préfère le pessimisme joyeux à l’optimisme triste. Même quand on a envie de pleurer, il est plus élégant de rire. Cela passe si vite, une vie. Octogénaire, Millau a toujours vingt ans.

François Cérésa

Se plonger dans l’histoire du Hussard de la Vie qu’était Christian Millau permet un voyage dans l’histoire littéraire et gastronomique de notre pays. Mais au-delà il s’agit même de retrouver la défense d’un mode de vie, d’une part de France, qui malheureusement s’éloigne petit à petit et de plus en plus vite sous les coups portés par la pensée unique et l’uniformisation d’une saleté d’époque !

Le panache d’une vie à la hussarde comme celle qu’a vécue Christian Millau – que cela soit aux côtés d’artistes, à travers le monde, dans les salons littéraires parisiens ou au bistrot du coin – doit plus que jamais nous inspirer, nous obliger.

Olivier AMIEL
articles@marenostrum.pm

« Christian Millau, une vie au galop : portraits croisés », sous la direction de François Jonquères, préface de Frédéric Vitoux, Le Rocher, 29/09/2021, 1 vol. (219 p.)

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