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Pierre-André Taguieff, Le grand remplacement ou la politique du mythe, Éditions de l’Observatoire, 02/11/2022, 23€.

Dans Le grand remplacement ou la politique du mythe, Pierre André Taguieff se fait l’archéologue d’un thème dont l’écrivain Renaud Camus serait l’inventeur. Faux ! Un concept qu’il a en fait popularisé. Multiforme, cette idéologie raciale est vieille de plusieurs siècles, et elle s’invite durablement dans le débat public international. Mais à qui s’adresse ce livre d’une extraordinaire érudition et qui nous saisit d’effroi, tant il est difficile de laisser traîner son esprit relativement sain dans l’univers de cette fange immonde ? Certainement pas au quidam – 60 % de la population française paraît-il ! – qui est persuadé, in fine, et comme le dit Louis-Ferdinand Céline : “que le Blanc va se faire enculer.”

Dans les années 1950, le philosophe Léo Strauss – auteur entre autres de La persécution et l’art d’écrire – établissait un concept affirmant que, pour discréditer l’argumentation d’un contradicteur, il suffisait de se référer au nazisme, à Hitler et à la Shoah. C’est ce qu’il appelait la “reductio ad hitlerum”. Dans les années 1990, alors que nous n’étions qu’aux prémices d’Internet, un avocat Américain énonçait une loi empirique : “Plus une discussion en ligne dure, plus la probabilité d’y trouver une comparaison impliquant les Nazis ou Hitler s’approche de 1.” C’est ce qu’on appelle de nos jours la “loi” ou le “point” Godwin. Il n’est pas applicable qu’aux discussions en ligne. Avec ce “grand remplacement” que certains partis politiques recyclent sous de nombreuses formes, ne serions-nous pas face au nouveau point Godwin de l’immigration ?

En 2010, sous la plume de l’écrivain français Renaud Camus, face à une immigration (essentiellement de religion musulmane) mal contrôlée en Europe en général et en France en particulier, apparaît le terme de “grand remplacement” qui va devenir le parangon réactionnaire de l’extrême droite au sein de l’échiquier politique, auxquels s’opposent désormais les partisans de la “créolisation universelle”. Au Royaume-Uni – qui procède à des statistiques ethniques et religieuses – l’écrivain Douglas Murray, auteur des best-sellers L’Étrange suicide de l’Europe et Abattre l’Occident. Comment l’antiracisme est devenu une arme de destruction massive, analyse les profondes mutations qui font de Londres, Manchester ou Birmingham des villes à “minorités blanches”. Dans un entretien au Figaro le 8 décembre dernier, il déclare : “Les avantages de la diversité ne sont pas inépuisables. Il y a un stade où vous avez effectivement dilué votre culture à tel point que vous n’êtes plus ce que vous étiez.” De la “dilution” à l’anglaise au “grand remplacement” à la française auquel 60 % de la population adhère, sommes-nous, comme l’a démontré l’historien Nicolas Lebourg, face à “l’histoire d’une idée mortifère” ou, comme s’en inquiète Michel Houellebecq : “J’ai été très choqué qu’on appelle ça une théorie. Ce n’est pas une théorie, c’est un fait” ?

Alors déni ou dramatisation à outrance ? Mythe ou réalité ? Vérité qui dérange ? Peur de disparaître ? Racisme déguisé ? Arme de destruction massive ? Génocide par substitution des peuples ? C’est à cette thématique anxiogène, catastrophiste, annonçant l’inévitable déclin de l’Occident déjà prophétisé par Oswald Spengler en 1917, que Pierre-André Taguieff philosophe, politiste et historien des idées vient de consacrer son dernier ouvrage, en tentant d’apporter des réponses à la lumière de l’histoire, la vraie, pas celle du maurrassien Éric Zemmour. Car l’enjeu est important, et l’auteur le souligne “il s’agit de refondre la nature humaine sur de nouvelles bases et de fond en comble pour construire la société parfaite de l’avenir.” Nouvelle utopie ?

Une théorie bien éculée…

Le concept du grand remplacement n’est évidemment pas aussi ancien que tous les flux migratoires qui ont démarré à partir du berceau africain, et qui ont été incessants à la suite de multiples problématiques. Il trouve déjà sa source au sein de la chrétienté médiévale avec, en 1492, l’expulsion des juifs d’Espagne au nom de la pureté du sang, puis de la prétendue découverte de l’Amérique la même année, mettant en place un ordre racial planétaire justifiant, pour des siècles, la violence et la domination blanche (Alexander D. Barder : Global Race War International Politics and Racial Hierarchy – Oxford University Press, 2021, non traduit). Mais le tournant idéologique va se situer avec l’ouvrage du Français Arthur de Gobineau (1816-1882) dont L’Essai sur l’inégalité des races humaines (1853), entend démontrer que les métissages successifs conduisent à l’inévitable déchéance de l’humanité. Émettant l’hypothèse qu’il y avait naguère une race pure, Gobineau va établir une classification dépourvue d’autorité scientifique (blanche, puis jaune et noire), en plaçant la race germanique parmi les plus évoluées, d’où l’impérieuse nécessité de la préserver. Cette théorie spécieuse de la décadence raciale va, par la suite, irriguer la pensée nazie, sans que l’on puisse établir si Hitler a lu Gobineau, a contrario de son idéologue, Alfred Rosenberg, qui va en détourner la pensée, comme celle de Darwin. Pour la première fois, Gobineau – qui n’était en aucun cas antisémite – parle d’une race supérieure, les Arians, qui aurait dominé le continent européen :

Ce qu’il appelle la "chute des civilisations", c’est la fatalité du remplacement progressif de la "race forte" ou "noble" originelle par une population métissée racialement inférieure, qui est la seule cause de la décadence de la civilisation créée par la race supérieure. Tel est le postulat gobinien : le mélange des races, c’est-à-dire la perte de pureté de la race créatrice, est la cause de toute décadence.

Cette théorie va être au cœur de l’idéologie völkisch en Allemagne à compter du milieu du XIXe siècle. Ce mouvement rejette toute forme de modernité. Il n’hésite pas à puiser dans les progrès de la science, dans les domaines de l’anthropologie, de l’eugénisme, et de la linguistique, mais aussi à détourner insidieusement les théories de l’évolution de Darwin à des fins racistes, pour tenter de démontrer l’impérieuse supériorité de la race allemande à des fins de renaissance nationale. Le mythe de l’aryen n’a pas vu le jour dans l’esprit dérangé et primaire d’Hitler rédigeant Mein Kampf ; il lui est antérieur de plus d’un siècle. Il est vrai que les philosophes Allemands comme Emmanuel Kant lui ont bien facilité la tâche : “La nature n’a doté le Nègre d’Afrique d’aucun sentiment qui ne s’élève au-dessus de la niaiserie (…) Les Noirs sont si bavards qu’il faut les séparer et les disperser à coups de bâton.” (Observations sur le sentiment du beau et du sublime, 1764).

Ce que démontre avec brio Pierre-André Taguieff, en lui consacrant de nombreuses pages particulièrement instructives, c’est que la théorie du grand remplacement trouve sa véritable source chez Gobineau, mais, parce qu’elle fait partie des croyances dogmatiques de l’époque, il convient de la contextualiser. Nonobstant, Gobineau n’est pas un “nationaliste” français. Il ne s’intéresse qu’aux Arians, qui ne sont que le produit de son imagination ; il ne parle pas de suicide racial, comme le promet Hitler aux Français dans Mein Kampf : “Si l’évolution de la France se poursuivait encore trois cents ans sur la ligne actuelle, ses derniers résidus de sang franc disparaîtraient dans cet État mulâtre européo-africain de formation. Un immense territoire de peuplement cohérent, allant du Rhin jusqu’au Congo, rempli d’une race inférieure se formant peu à peu, au fil d’une longue bâtardisation.” (Ce salmigondis sera repris par le Waffen-SS français René Binet (1913-1957), ex-trotskiste, qui va être – lui aussi – un théoricien du grand remplacement.) On s’en doute Gobineau va faire des émules, et pas qu’en Allemagne. La France est un des pires terreaux de l’antisémitisme et de la xénophobie avec – entre autres – Édouard Drumont, Maurice Barrès, Charles Maurras, ou Georges Vacher de Lapouge, qui écrit en 1899 : “L’admission des étrangers peut détruire en peu de temps une nation mais ne saurait assurer sa perpétuité par le renforcement de son effectif.” Au fil des pages, Pierre-André Taguieff fait l’inventaire historique de toutes les paroles “d’horreurs” que l’on a pu connaître durant la période de l’entre-deux-guerres et il n’est pas étonnant – qu’en France – l’immense majorité de ces “intellectuels” ait pu fournir la longue cohorte des collaborateurs. Cette problématique n’est pas limitée à la France ou l’Europe. Elle sévit de la même manière au Royaume-Uni et aux États-Unis : “Il ne faut pas oublier que les spécialisations qui caractérisent les races supérieures sont relativement récentes, très instables et que, mélangées avec des caractères généralisés ou primitifs, elles tendent à disparaître. Le mélange de deux races produit à la longue une race qui retourne au type le plus ancien, généralisé et inférieur.” (Madison Grant, Le Déclin de la grande race, 1916)

Et puis Céline vint…

C’est presque devenu un marronnier. Faut-il rééditer les pamphlets de Louis-Ferdinand Céline, écrivain iconique des Français qui se croyaient naguère colonisés par la vermine “négro-judéo-bolchévique” ? En 2017, sa veuve, Lucette Destouches, alors âgée de 105 ans, avait enfin accepté que Bagatelles pour un massacre (1937), L’École des cadavres (1938) et Les Beaux Draps (1941) fassent l’objet de cette fameuse réédition, surtout réclamée par les éditions Gallimard. En 2018, dans une tribune du Monde, Pierre-André Taguieff (auteur de Céline, la race, le juif, Fayard, 2017) y était favorable, à la condition expresse que ces textes toxiques fassent l’objet – comme ce fut le cas avec le Dossier Rebatet chez Bouquins ou Mein Kampf chez Fayard – d’une analyse critique réalisée par une équipe pluridisciplinaire d’historiens compétents dans chacun des domaines soulevés par cette vomissure de conneries insondables. En 2018, au micro d’Europe 1, Serge Klarsfeld professait une étonnante mise en garde : “C’est extrêmement dangereux car ces pamphlets sont très talentueux. Aucun appareil critique ne tient le coup devant le torrent célinien (…) Il est intolérable et inacceptable qu’une maison d’édition « respectable » puisse rééditer ces écrits “.
Alors quel intérêt d’une réédition puisque tous ces textes nauséabonds sont largement disponibles sur Internet depuis de très nombreuses années ? Les admirateurs de l’écrivain les ont déjà lus, et ils ne changeront en rien leur culte aveugle pour celui qu’ils s’attachent – de l’extrême droite jusqu’à l’extrême gauche, mais pas pour les mêmes raisons – à considérer comme un écrivain maudit et un martyr de la littérature, lui qui écrivait à sa femme en 1946, alors que l’on découvrait les camps d’extermination : “Le persécuté, c’est moi.” Au risque de largement déplaire, je laisse Céline pour un poissard, l’incarnation absolue de la haine, de la glorification du nazisme et du racisme, et même Robert Brasillach – qui sera pourtant condamné à mort à la Libération – refusait de publier ses états d’âme dans Je suis partout. Il est vrai que les deux hommes ne s’aimaient pas. En 1939, il lui écrit : “Je suis raciste et hitlérien, vous ne l’ignorez pas, je trouve que l’alliance anglaise est une farce mortelle !”
Il était important que Pierre-André Taguieff consacre à Louis-Ferdinand Céline un chapitre entier de son livre, car il avait une vision eschatologique de la race blanche grâce à ce style percutant qu’on lui connaît, et avec lequel il se rapproche tant du vulgum pecus :

Quand tout sera plus que décombres, le nègre surgira, ça sera son heure, ça sera son tour, peut-être avec le tartare. Le nègre, le vrai papa du juif, qu’a un membre encore bien plus gros, qu’est le seul qui s’impose en fin de compte, tout au bout des décadences. Y a qu’à voir un peu nos mignonnes, comment qu’elles se tiennent, qu’elles passent déjà du youtre au nègre, mutines, coquines, averties d’ondes…

Pour Céline, il ne fait aucun doute que la race blanche va disparaître. À ses yeux, l’homme blanc est déjà mort à Stalingrad. D’aucuns le considèrent comme un prophète, encore faut-il vraiment s’entendre sur la véritable définition du prophète qui signifie : “interprète d’un dieu”. Laissons à ses admirateurs l’illusion de le croire. Je lui accorde toutefois deux qualités, celle de ne jamais cacher sa nullité sous une apparence de profondeur et celle d’être un vaticinateur, uniquement sur ce point précis : “La merde a de l’avenir. Vous verrez qu’un jour on en fera des discours“. Il avait bien anticipé Éric Zemmour ! De toute façon, et c’est un comble, il l’aurait – plus que tout – exécré !

Pénaliser le grand remplacement ?

L’âme humaine a une incroyable propension à passer de l’intelligence à la médiocrité. Mais cette dernière a infiniment plus de force. Elle déborde de tous les côtés. Elle est indéracinable, incurable, et nous avons sans cesse besoin de nous y tremper afin de retrouver notre plénitude. La médiocrité n’a pas d’ennemi, et sa nouvelle arme dont nous avons tant entendu parler durant la dernière élection présidentielle, s’appelle donc “le grand remplacement” ! En fait Gobineau avait raison sur un point : “La dégénération est un processus de médiocrisation, c’est-à-dire d’égalisation croissante.” Les Français qui portent foi à ce grand remplacement sont évidement dans un processus égalitaire de médiocrisation. Car désormais, le grand remplacement n’est plus qu’un vague concept. Il tue. Le 15 mars 2019, un Australien de 28 ans, Brenton Tarrant, admirateur du terroriste norvégien Anders Breivik, met en ligne un manifeste de 78 pages, The Great Replacement. Il se rend dans deux mosquées de Christchurch (Nouvelle Zélande) et fera 51 morts et 40 blessés. Quelques mois plus tard, s’inspirant de Tarrant, Patrick Cruisius poste une note de quatre pages sur l’invasion hispanique du Texas ; 22 personnes sont tuées à El Paso. Le 14 mai dernier, un jeune suprémaciste blanc d’à peine 18 ans, se référant à son tour au grand remplacement et prônant l’écofascisme – “Sauvez les arbres, pas les réfugiés” – abat dans un supermarché 10 Afro-Américains, en blessant 3 autres. Déjà en 2015, Dylann Roof, un jeune suprémaciste blanc de 21 ans avait froidement abattu 9 Afro-Américains qui l’avaient accueilli pour une séance d’étude sur la Bible dans leur église. Il a été condamné à la peine de mort. En sus de l’horreur de tels actes, nous sommes choqués par la jeunesse des terroristes, ce qui démontre l’influence terrifiante que peuvent avoir les discours haineux sur les plus fragiles, et les drames qui en découlent. Nicolas Lebourg a raison de qualifier cette idéologie de “mortifère”, car elle porte en son sein le risque d’un choc des civilisations (terme que j’emprunte à Samuel Huntington) et le virus d’une violence qui commence à sourdre et dont l’Europe risque de faire les frais : “Avec la crise des migrants et le 13 novembre, il y a eu un tournant. Le Grand remplacement s’est répandu dans le monde et a nourri l’accelérationisme : l’idée qu’une guerre raciale a commencé et que la seule chance de survie des blancs est d’augmenter les violences”. (Nicolas Lebourg – entretien donné au Monde) Sa banalisation médiatique est dangereuse. Éric Zemmour politise cette dystopie comme le démontre Pierre-André Taguieff, et il serait temps d’avoir le courage de légiférer afin de l’interdire, au même titre que le sont le négationnisme ou l’apologie du terrorisme. Comme l’a dit Jean Jaurès : “le courage, c’est de chercher la vérité et de la dire.” À l’heure où j’écris ces lignes, la Cour Européenne des droits de l’homme a confirmé la condamnation d’Éric Zemmour pour “provocation à la discrimination et haine religieuse.” Il avait écrit en 2016 que la France “vivait depuis trente ans une invasion“, et que se jouait une lutte pour “islamiser le territoire“. Selon lui, les musulmans devaient faire le choix entre “L’islam et la France“. C’est un excellent début.

L’impossible conclusion

Au grand remplacement s’oppose désormais le terme de “créolisation du monde”, popularisé par l’écrivain Édouard Glissant (1925-2011), argument que va asséner Jean-Luc Mélenchon à Éric Zemmour, le 23 septembre 2021 lors d’un débat télévisé : “L’assimilation ? Ça n’existe pas. Ce qui existe, c’est la créolisation.” Ce concept d’hybridation heureuse est-il la solution ? Pierre-André Taguieff n’en est pas convaincu :

Des synthèses magiques séduisantes surgissent donc dans l’espace idéologique. Le mélangisme égalitaire est une synthèse magique aussi instable que le diversitarisme (ou le différentialisme) égalitaire. Il se traduit par le mythe de l’unité-uniformité finale du genre humain dans et par le mélange (…) Mais cette dimension mythique se double d’une dimension utopique, orientée par des rêves de pureté et de perfection.

Ce serait une utopie de penser que l’on s’affranchira du racisme en encourageant la “créolisation” de la société. On ne peut pas faire d’un peuple ce qu’il ne veut pas être, pas plus qu’on ne changera ceux qui sont persuadés que l’Occident subit un génocide ethnique. Ces derniers sont à jamais irrécupérables : “Plus une pierre tombe de haut dans la vase, plus elle s’enfonce profondément, et s’il s’agit d’une âme, elle disparaît au point qu’on ne la retrouve jamais” (Maurice Magre, Les Colombes poignardées, 1918).
Homère a dit : le “néant est la race des hommes” ; ce sont en réalité nos actions qui font notre race. Comme l’a dit le grand sage Peul et maître soufi Tierno Bokar : “N’aimer que ce qui nous ressemble, c’est s’aimer soi-même, ce n’est pas aimer”. C’est en ayant les bons arguments que nous pourrons combattre le mythe du “grand remplacement.” Ils se trouvent dans l’excellent ouvrage de Pierre-André Taguieff. Alors, nous serons en mesure d’afficher le plus grand mépris face aux sectateurs de cette jobarderie. C’est notre meilleure capacité de résistance. Surtout pas du dédain, car ce dernier se nuance de pitié, mais du mépris qui s’emplit d’horreur…

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Chroniqueur : Jean-Jacques Bedu

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