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Les Grandes énigmes de l’Histoire – Sous la direction de Jean-Christian Petitfils

Si, comme il l’a récemment indiqué à François Busnel, dans « La Grande librairie » : « un historien a pour mission première de déjouer les écueils et de chasser les mythes », Jean-Christian Petitfils était bien la personne autorisée pour diriger le collectif attaché à élucider « Les grandes énigmes de l’histoire ».
Aussi précis que méticuleux dans ses investigations de la France classique, l’auteur des biographies de Louis XIII jusqu’à Louis XVI, avait l’autorité nécessaire pour crédibiliser les travaux des divers universitaires et chercheurs de renom amenés à jouer les détectives amateurs sur les grands mystères de l’histoire.
Trente-quatre enquêteurs prêts à démêler quarante secrets les plus insolites d’Akhénaton à Lady Di, l’entreprise était aussi ambitieuse qu’alléchante et se révèle, en fait, des plus réussies.
Avec un lot d’énigmes classées en plusieurs thèmes : mystères archéologiques, survivances problématiques, secrets d’États ou autres sociétés secrètes, le lecteur n’a que l’embarras du choix. Choix d’autant plus attrayant, qu’en lieu et place de rumeurs et d’à-peu-près tels qu’en colportent maints magazines, les auteurs s’appuient sur des indices sûrs, quand ce ne sont pas sur les dernières techniques scientifiques.
Ainsi en va-t-il du mystère autour de la mort du jeune Louis XVII révélé par l’ADN ou de celle de la grande-duchesse Anastasia. Une façon de serrer au plus près la vérité qui s’applique aussi bien à l’énigme de l’Atlantide et à l’effondrement de la dynastie Maya qu’à la véritable identité de Shakespeare ou au crime maquillé en suicide du duc de Bourbon, dernier prince de Condé. Autant de précautions légitimes, excluant extravagances et ésotérisme, qui concourent autant à démystifier les intrigues qu’à rétablir toute la lumière possible.
C’est ce qu’a parfaitement choisi de faire le médiéviste Alain Demurger avec les Templiers, source inépuisable, ad nauseam, de fantasmes récurrents. Et avec autant de crédit, le chercheur Jean-Jacques Bedu, dans l’histoire de Rennes-le-Château et le fabuleux trésor de l’abbé Saunière lié à une société secrète, le soi-disant Prieuré de Sion.
De cette bombe mystico-ésotérique dont va s’inspirer le « Da Vinci Code », l’auteur va tirer toute l’inanité par un propos d’Octave Mirbeau : le plus grand danger d’une bombe est dans l’explosion de bêtise qu’elle provoque… »
Ces divagations démythifiées, d’autres énigmes comme celle du Masque de fer, suscitent en revanche leur comptant de suspense et d’intérêt. En fureteur patenté, Jean-Christian passe ainsi au peigne fin la liste des prisonniers au célèbre masque de velours noir. Était-ce le surintendant Fouquet, Molière ou un frère jumeau de Louis XIV ? Si la question n’est pas entièrement résolue, les hypothèses émises dans le chapitre restent judicieusement posées. Et susceptibles, en tout cas, de tenir le lecteur en haleine comme peuvent l’être la supposée disparition de Benjamin Bathurst ou la mort de Louis II de Bavière.
D’un siècle à l’autre, les récits abordent de la sorte les divers mystères de l’histoire avec autant d’agrément que de sérieux sans occulter une foisonnante période contemporaine.
Pêle-mêle, prend-on ainsi plaisir à découvrir le rendez-vous tragique de Jean Moulin, l’épisode De Gaulle à Baden-Baden ou l’énigmatique Zhang Fuen, épouse de Mao, qui comme l’ensemble des chapitres du livre, nous relate les grandes heures de l’Histoire sous un jour nouveau et passionnant de bout en bout.

Michel BOLASSELL
contact@marenostrum.pm

« Les Grandes énigmes de l’Histoire », sous la direction de Jean-Christian Petitfils, Perrin | Figaro Histoire (Le), 14/01/2021, 1 vol, 25,00€.

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