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Comme nous sommes fiers de nos quatre lauréats et des éditeurs plébiscités par les membres des jurys du Prix Mare Nostrum : le Prix « Roman méditerranéen » attribué à Anaïs Llobet pour « Au café de la ville perdue » aux Éditions de L’Observatoire ; le Prix « Premier roman » attribué à Rebecca Benhamou pour « Les habitués du temps suspendu » aux Éditions Fayard ; le Prix « Histoire et Géopolitique » attribué au Professeur David Abulafia pour « La grande mer. Une histoire de la Méditerranée et des Méditerranéens » (traduction d’Olivier Salvatori) aux Éditions Les Belles Lettres, et enfin le Prix « Philosophie et Spiritualité » attribué à Stéphanie E. Binder pour « Tertullien et moi » aux Éditions du Cerf.

En deux ans d’existence, le site internet de Mare Nostrum a réalisé 620 chroniques d’ouvrages et compte désormais 1 200 000 pages vues. Une réelle notoriété acquise grâce aux 39 chroniqueurs bénévoles et passionnés. Quant au Prix, au vu des nombreuses personnalités qui se sont déplacées et l’engouement général du monde de l’édition, il s’installe durablement comme le plus grand Prix Littéraire dédié à la littérature méditerranéenne.

Une vraie réussite obtenue grâce au soutien et au mécénat de la Fédération Nationale des Caisses d’Épargne représentée par M. Pierre Macé, la Société Locale d’Épargne du Pays catalan représentée par M. Nicolas Dorandeu et le Groupe Roussillon des Caisses d’Épargne représentée par sa directrice et soutien de la première heure Mme Nacera Benosman, à laquelle les organisateurs ont tenu à dédier cette manifestation.

De grands moments d’émotion, lorsque – du Liban et en vidéo – Bélinda Ibrahim, cheffe du service culture du média Ici Beyrouth, partenaire culturel privilégié de Mare Nostrum, a expliqué la terrible situation que vivait son pays, privé d’électricité, avec 90 % de la population en dessous du seuil de pauvreté et combien les livres reçus pour le Prix avaient été, pour elle, comme « de petites mannes célestes qui venaient éclaircir et casser les ténèbres de notre nuit libanaise. » Une intervention émouvante, chaleureusement applaudie.

La remise du Prix du Roman méditerranéen à Madame Dana Burlac, directrice littéraire des éditions de l’Observatoire représentant Anaïs Llobet hélas retenue à Chypre, a donné lieu à une riche intervention de Monsieur Andreas Hadjithemistos, Conseiller Politique de l’Ambassade de Chypre et représentant Son Excellence Georges Chacalli. Il a expliqué la situation difficile de son pays, divisé en deux, et en particulier la ville de Varosha qui est au cœur du roman d’Anaïs Llobet.

Monsieur Julien Chenivesse, Délégué adjoint à la Délégation Interministérielle à la Méditerranée, représentant Son Excellente Karim Amellal, a souligné combien le premier roman de Rebecca Benhamou, qui l’a beaucoup ému, était une œuvre douce, poétique, pleine de tendresse mais aussi de tragédies, représentant tout ce qu’est la Méditerranée. La Délégation Interministérielle à la Méditerranée a pour objet de porter une ambition pour la France à l’égard de la Méditerranée, de promouvoir la paix, la stabilité dans cet espace riche, précieux, mais si menacé. Valoriser les cultures et le patrimoine commun, réduire le sentiment d’exclusion, telle est la mission de la Délégation Interministérielle à la Méditerranée avec laquelle Mare Nostrum élaborera un partenariat, en remettant chaque année le Prix le 28 novembre, qui est désormais la Journée de la Méditerranée.

Très heureux de recevoir son Prix, le Professeur Abulafia – Professeur émérite d’histoire méditerranéenne à l’université de Cambridge – a remercié les membres du jury, et son éditeur, Les Belles lettres qu’il a qualifié de « merveilleux ». Il a souligné pourquoi sa vision de la Méditerranée n’était pas celle de Fernand Braudel car, depuis, la recherche historique a considérablement changé et combien il est important de maintenir une parfaite coexistence entre juifs, chrétiens et musulmans au sein de cette Méditerranée qui souffre tant de nos jours.

Deux moments de grâce sont venus clôturer la manifestation. Le premier fut celui de la transmission, avec la remise du Prix Philosophie et Spiritualité 2022 à Stéphanie Binder, chercheuse franco-israélienne à l’université Bar-Ilan, venue spécialement de Tel-Aviv. En présence de son éditeur dominicain, le Frère Vincent, le Prix lui a été remis par la précédente lauréate, Kahina Bahloul, première femme imame en France, spécialiste de la mystique musulmane, et plus particulièrement de l’œuvre d’Ibn ‘Arabi. Son ouvrage est un magnifique plaidoyer en faveur de la dignité féminine. Réunir ainsi les trois religions monothéistes en cet instant a donné pleinement sens à notre action, à nos idéaux, et à nos rêves. Comme l’a déclaré Stéphanie : « J’ai eu l’honneur de me voir remettre le prix par la femme imame Kahina Bahloul, vous avouerez que pour un livre sur les Juifs et les chrétiens cela tombait sous le sens ! Une pensée et beaucoup de forces pour Bélinda Ibrahim. Je suis infiniment reconnaissante à tous les organisateurs et aux participants pour cette expérience stimulante dont je ressors pleine de force et d’optimisme. »

L’autre moment de grâce a été incarné par le discours de clôture de Monsieur Chems-eddine Hafiz, Recteur de la Grande Mosquée de Paris. Comme la majorité silencieuse des musulmans qu’il représente, il est l’assurance d’un islam apaisé, serein et fraternel. Le Recteur a rappelé que la Mosquée de Paris abrite « la porte de la paix », parce que lorsque l’on entre dans une Mosquée on est protégé. Il a insisté sur le fait que la femme est l’avenir d’un Islam malmené, et combien ces dernières peuvent jouer un rôle salvateur pour cette religion. La Grande Mosquée de Paris est aussi un lieu de culture, de rencontre, et le témoin de ce qu’a été la civilisation musulmane. C’est pourquoi Monsieur le Recteur a lancé le « Prix littéraire de la Grande Mosquée de Paris » qui sera annoncé le jeudi 8 décembre 2022, année correspondant au centième anniversaire de la pose de sa première pierre.

« Trois des quatre prix attribués à trois jeunes femmes«  a judicieusement fait remarquer Éliane Bedu, la toute jeune présidente de 20 ans, et qui a magnifiquement orchestré cette cérémonie, en compagnie de sa sœur aînée Morgane Bedu, qui réalise avec talent toute la communication de l’association et du Prix. L’objectif de jeunesse et de renouveau que s’assigne notre association littéraire révèle donc tout son bien-fondé.

Une cérémonie qui s’est achevée autour d’un buffet particulier. Fidèles à nos valeurs, nous avons fait appel aux « Cuistots Migrateurs« , un traiteur solidaire qui aide les personnes exilées à reconstruire leur vie en France grâce à la cuisine de leurs pays, une cuisine inédite et pleine de saveurs.

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