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Le documentaire à succès « Raël : Le prophète des extraterrestres » d’Antoine Baldassari et d’Alexandre If actuellement diffusé par Netflix revient d’une manière fascinante sur l’histoire (pas encore terminée contrairement à ce que l’on croit) de la secte fondée dans les années soixante-dix par le célèbre gourou-prophète Claude Vorilhon, alias Raël, qui affirme avoir rencontré les Elohims, des extraterrestres qui seraient à l’origine de notre humanité…
Si le film revient sur les dérives « classiques » d’une secte, notamment les abus financiers et sexuels, certains passages sur le clonage (que Raël défend depuis le début de sa « carrière » et qui fut sa « grande cause » pour l’immortalité parce que les Elohims nous auraient ainsi créés…) nous rappellent la folle médiatisation du mouvement avec la prétendue naissance en 2002 d’un enfant cloné, par une société et laboratoire du mouvement, et dénommée Ève…
Les propos tenus (à l’époque et même de nos jours) par les protagonistes de la supercherie ou simples disciples raëliens, sont très semblables avec ceux de certains personnages du roman d’aventures d’Erick Day ANKH, publié l’an dernier aux Éditions du Panthéon.
Dans cette quête initiatique de trois amis, il est en effet également question de clonage humain et de recherches mystiques sur notre origine.
Enzo, spécialiste dans la conservation des documents anciens face au « pénécinium » un champignon ravageant le papier, et ses amis Anna, conservatrice, et Audran, égyptologue, vont faire une découverte dans la vallée de l’Omo en Éthiopie et devoir faire face à de dangereux docteurs Frankenstein qui se défendent comme les raëliens :

Comment faire comprendre que nous sommes aujourd’hui, ce prédateur qui a envahi tous les territoires sur cette terre, cet être capable d’extermination végétale, animale et de sa propre espèce ; parce que nous sommes une erreur de la nature

Dans le roman comme dans la réalité, ceux qui veulent croire à l’incroyable se sentent persécutés par les gouvernements ou les grandes religions car « il n’y a aucun doute que cette nouvelle alimentera les contradictions et des montées de boucliers ».
La découverte du roman, n’est finalement pas si fantastique que celle que des millions de personnes ont bien voulu croire quand elle était la parole d’un gourou très fort en communication et qui a su habiller son discours de scientificité, dans ce qui restera une supercherie dingue mais aussi un coup de communication et de publicité assez génial…
Le roman ANKH nous plonge dans cet univers à la marge, entre réalité scientifique et fantasme créationniste, avec un rythme très saccadé de petits chapitres dans la première moitié du livre pour terminer par une longue traite, sans respiration, une course folle à travers le monde, avec des airs de roman d’aventures qu’on pouvait dévorer jeune, un Club (des trois) teinté de roman policier, dont les héros sont soumis au dilemme sur l’importance ou pas de révéler au monde une vérité bouleversante et à peine croyable.
Raël ne s’est pas posé la question pour le mensonge de son clonage par sa secte, car de son aveu même, et de la plupart des raëliens encore aujourd’hui, peu importe la vérité, le tout est de passer un bon moment à croire à l’incroyable…

Mais autant que cela soit en lisant un roman comme celui d’Erick Day !

Image de Chroniqueur : Olivier Amiel

Chroniqueur : Olivier Amiel

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