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Giulia Caminito est née en 1988 à Rome. Diplômée en philosophie politique, elle fait partie d’une prometteuse génération d’auteures italiennes, à la plume aussi singulière qu’affirmée.

“Un jour viendra”, son deuxième roman, mais le premier traduit en France, entraîne le lecteur à Serra de’ Conti, village isolé de la province d’Ancône, au début du XXe siècle, au sein d’une famille qui n’a que le malheur en partage. Les protagonistes sont des individus à la personnalité rugueuse, dont on ne pénètre pas facilement l’intimité. Les informations ne sont divulguées que par bribes, les zones d’ombre et les non-dits perdurent, et il faudra attendre les derniers chapitres pour que la lumière se fasse sur les secrets les plus profondément enfouis. L’auteure révèle que l’anarchisme s’inscrit dans sa propre histoire familiale.
Pour écrire le roman, d’un style à la fois intense et élégant, elle s’est longuement documentée sur le climat social en Italie au début du siècle, revenant sur la résistance à l’intervention militaire en Libye, la Semaine Rouge d’Ancône, et les combats de la Première Guerre mondiale.

L’histoire développe la relation asymétrique mais fusionnelle entre deux frères : l’agitateur et l’intellectuel, à la charnière entre adolescence et âge adulte. Le roman offre aussi de très beaux portraits de femmes. Le jury a été ébloui par cet ouvrage sublime ; une première pour les éditions Gallmeister qui ne publiait que de la littérature américaine.

Les deux premiers romans de Giulia Caminito sont des livres historiques au sein desquels elle a reconstitué des histoires de famille en les associant à des évènements historiques moins connus de la culture italienne. Son dernier roman (« L’acqua del lago non è mai dolce » – pas encore traduit en France) a été finaliste du très prestigieux prix Strega. Lauréate du Prix Campiello 2021, elle l’a dédié aux femmes qui, dans certaines parties du globe, peinent encore à s’imposer dans le monde de la culture.

C’est pourquoi les deux jurys du Prix Mare Nostrum peuvent être fiers – pour cette toute première édition – d’avoir couronné deux femmes, auxquelles il convient d’associer Laura Brignon, la talentueuse traductrice de Giulia Caminito.

Jean-Jacques BEDU
Secrétaire Général des Prix Mare Nostrum

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Caminito, Giulia, « Un jour viendra », traduit de l’italien par Laura Brignon, Gallmeister, 04/03/2021, 1 vol. (288 p.), 22,60€

Sélection finale Prix roman

  1. Altan (Ahmet) – « Madame Hayat » – Actes Sud.
  2. Beniz (Kabira) – « Le Voile de la mariée » – Le Chant des voyelles.
  3. Benoit (Florian) – « Gehanna. Une guerre en Syrie » – L’Harmattan.
  4. Bentz (Céline) – « Oublier les fleurs sauvages » – Préludes.
  5. Calligarich (Gianfranco) – « Le dernier été en ville » – Gallimard.
  6. Caminito (Giulia) – « Un jour viendra » – Gallmeister.
  7. Diallo (Khalil) – « L’odyssée des oubliés » – Emmanuelle Collas.
  8. Dutter (Cécilia) – « L’Amoureuse. Le roman de Marie-Madeleine » – Taillandier.
  9. Ébodé (Eugène) – « Brûlant était le regard de Picasso » – Gallimard.
  10. Kaddour (Hédi) – « La nuit des orateurs » – Gallimard.
  11. Kattan (Karim) – « Le Palais des deux collines » – Elyzad.
  12. Maira (Salvatore) – « Les dix mille mulets » – Éditions du Rocher.
  13. Manai (Yamen) – « Bel abîme » – Elyzad.
  14. Renevier (Franck) – « Le conte de la caravane perdue » – Maurice Nadeau.
  15. Ribeiro (Damien) – « Les évanescents » – Éditions du Rouergue.
  16. Ruocco (Julie) – « Furies » – Actes Sud.
  17. Ryan (Donal) – « Par une mer basse et tranquille » – Albin Michel.
  18. Tzamiotis (Konstantinos) – « Point de passage » – Actes Sud.

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